23 octobre 2009

We Want Miles à La Villette

Exposition sur Miles Davis à la Cité de la Musique de la Villette à Paris en prélude à une rétrospective musicale des grandes arcanes de son œuvre sur les scènes parisiennes.

Donner à voir ce qui s’entend, s’adresser à tous pour raconter le parcours kaléidoscopique d’un artiste, inciter le béotien à creuser le sujet, séduire les spécialistes et rester ludique et beau, telles sont les gageures récurrentes de toute exposition musicale. Que ce soit John Lennon ou Serge Gainsbourg, il faudrait être de mauvaise foi pour dénigrer le travail de La Cité de la Musique, car le propre de ces expositions n’est pas de tout dire – les livres de spécialistes sont écrits pour cela – mais d’entrouvrir brillamment des espaces pour les futurs auditeurs dignes de ce nom.
L’exposition Miles est à ce titre une bonne exposition qu’il faut tenter de voir à des moments de basse fréquentation ; tout d’abord parce que les bornes musicales où chacun peut brancher son propre casque pour écouter les grandes étapes de l’œuvre davisienne sont peu nombreuses (4 prises par borne), que l’espace sombre et profond risque de créer rapidement un climat claustrophobique, enfin parce qu’il s’agit d’une exposition qui se consomme dans l’intime.
Des espaces ovoïdes, là accessibles à toutes les oreilles, présentent des extraits musicaux des grandes œuvres soutenus par une iconographie discrète. Huit trompettes, les vestes des grands couturiers portées dans les années 80, des pochettes de disques, des extraits de films (notamment Un ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle, Jack Johnson de Jim Jacobs le docu sur le boxeur et le film sur Festival de l'île de Wight de Murray Lerner) et quelques partitions sont les objets de ce culte incontournable.
On peut regretter le traitement superficiel de quelques thématiques comme la question noire, les rapports douloureux de Miles avec les standards du jazz blanc, sa peur de s’enfermer dans un genre et son besoin de s’entourer de jeunes musiciens… et le trop peu d'interviews de musiciens ayant accompagné le maître ou influencés durablement par celui-ci. Mais, peut être cela n’était-il pas le bon lieu pour l’exposer.
Il me semble qu’il convient de considérer cette exposition comme le support des véritables festivités qui s’annoncent à savoir la série de concerts où d’anciens musiciens de Miles, notamment Wayne Shorter, Jack DeJohnette et Jimmy Cobb, et de brillants interprètes recréeront les albums marquants de la carrière du trompettiste.

We Want Miles
Cité de la Musique - Métro Porte de Pantin
du vendredi 16 octobre 2009 au dimanche 17 janvier 2010

- Mardi, mercredi, jeudi et samedi de 12:00 à 18:00
- Dimanche de 10:00 à 18:00
- Vendredi de 12:00 à 22:00

Tarifs d'entrée :
- Plein tarif : 8 €
- Tarif réduit : 4 €

http://www.citedelamusique.fr/minisites/0910_we_want_miles/main.aspx

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2 commentaires:

-Twist- a dit…

Cette expo me fait de l'oeil. Faut que je monte à Paris, j'en profiterai.
Sinon, tu as vu ca:
http://www.amazon.fr/Complete-Columbia-Album-Collection-Coffret/dp/B002EOF7U8

?

Ca fait un peu envie aussi... (même si tout ne doit pas être bon, loin de là).

Anonyme a dit…

J'aime assez tes chroniques musicales, fais un truc sur Bowie en souvenir du bon vieux temps..