25 novembre 2009

David Bowie - Young Americans

Rester au top est d’une certaine manière impossible surtout lorsqu’on a marqué une décennie comme Les Beatles, Elton John, les Stones…. Même McCartney n’a pu résister à la facilité, Lennon, on ne le saura malheureusement jamais, et Harrison a sombré littéralement (ces quelques lignes me font mal)… David Bowie n’échappe pas à la règle, même si une fois tous les trois ou quatre ans, la presse s’extasie sur la sortie d’un nouveau CD lui trouvant des aires de Ziggy ou d’Hunky Dory ; quoi qu’ils en disent, ces CD n’auront jamais l’intensité, la pertinence et le délice de ses albums des seventies…

Cherchant à liquider Ziggy et le Glam qui habita trois albums (Ziggy, Aladine Sane et Diamond Dogs), Bowie se devait de changer de peau. Ses antennes lui avaient indiqué que la musique noire était en marche vers le public blanc. Le disco pointait déjà son nez, mais David avait l’âme plus sophistiquée. Il amorça un virage Soul, revisitant d’abord son répertoire lors de la tournée Diamond Dogs aux US comme en témoigne l’album David Live, enregistré à Philadelphia en juillet 74 (il faut absolument réécouter cet album passé un peu à la trappe, coincé dans une discographie prolixe, où Bowie pose sa voix avec des accents soul naturels sur ses compos rock en mutation Philly sound. Magique !).

Puis, ce fut l’album studio soul Young Americans enregistré entre août 74 et janvier 75. Young Americans dérouta ses fans glam, mais reprogramma intelligemment Bowie vers une nouvelle destinée : le prophète. N’est ce pas Bowie qui inventera le post-punk avant le punk ?

Bowie s’était entouré d’une nouvelle équipe : les guitaristes Earl Slick – qui remplaça Mick Ronson sur la tournée Diamond Dogs – et Carlos Alomar qui deviendra un fidèle pilier de la Bowie Team ainsi que le jeune saxophoniste David Sanborn. Cerise sur le gâteau, Lennon composera et jouera sur un morceau Fame qui deviendra le premier numéro 1 de Bowie dans les Charts US.

Pour l’heure, Bowie passe au Dick Cavett Show (Dick, l’ironique qui a reçu Hendrix, Lennon, Harrison, Joplin etc.) et y interprète le titre éponyme de l’album. La prise est live, le cœur black et Sandborn omniprésent. Bowie est sur le point de conquérir l’Amérique alors que ces frères de glam - Marc Bolan, Roxy Music, Slade et consorts - n’y parviendront jamais. Bowie a le sens de l’histoire.


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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quand tu penses à ce s'apprête à faire cet homme qui à illuminé toute ma vie (je parle de la rumeur avec Mme C. Bruni) Ben ! tu regrettes presque qu'il ait survécu à "Young Americans" ...Il était tellement magnifique et le futur naufrage qui se prépare me fait un mal de chien ! Vraiment Bowie ! Je t'aimais !